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Titre du blog : Notre héritage
Auteur : humanite
Date de création : 09-05-2008
 
posté le 08-07-2008 à 05:52:24

Scandale au Tricastin : Plus de 770 tonnes de déchets radioactifs enfouis depuis plus de 30 ans à même le sol, en toute illégalité

 

D'abord je vous mets le communiqué complet de la CRIIRAD qui est très parlant, mais comme je suis pas calé sur le sujet, je vous mets également un article du site Cpolitic qui lui en sait un peu plus sur le sujet.

C'est écoeurant!!!

Bonne lecture

 

Lyz 

 

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Communiqué CRIIRAD :

 

 

 

Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité

 
Communiqué de presse CRIIRAD du 4 juillet 2008

 

 

 

 

Scandale au Tricastin :
Plus de 770 tonnes de déchets radioactifs enfouis depuis plus de 30 ans

à même le sol, en toute illégalité !

 

 

La CRIIRAD demande la publication d’un bilan exhaustif,
la reprise de la totalité des déchets et la contamination intégrale du site.

 

 

Le site nucléaire du Tricastin est implanté à la limite des départements de la Drôme et du Vaucluse, sur le territoire des communes de Pierrelatte, St-Paul-3-Châteaux et Bollène. Il englobe 8 Installations Nucléaires de Base (INB1), plusieurs Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) ainsi que l’Installation Nucléaire de Base Secrète (INB-S) du CEA-Cogéma.
 
A diverses reprises dans le passé, le laboratoire de la CRIIRAD a mis en évidence des niveaux d’irradiation anormalement élevés en limite du site nucléaire du Tricastin. Ces contrôles révélaient des défauts d’application des règles de radioprotection et soulevaient d’importantes questions sur l’exposition des travailleurs intervenant à l’intérieur du site.
Les niveaux les plus irradiants étaient identifiés sur le côté Ouest, au niveau du parc à fûts et du portail d’entrée AREVA – SAUR : de l’ordre de 400 coups par seconde (c/s) relevés au DG5 pour un bruit de fond normal d’environ 60 c/s.

 

Une autre zone anormale, bien que moins marquée (130 à 140 c/s), était repérée sur le côté Est, au nord des installations EDF et COMURHEX, au droit d’une sorte de tumulus. Cette butte de terre est située dans le périmètre de l’INB-S dont le CEA est propriétaire et Cogéma (AREVA NC) l’exploitant.

 

Les recherches documentaires que nous avons effectuées conduisent à considérer que le rayonnement détectable sur le chemin des agriculteurs pourrait provenir du tumulus lui-même. En effet, il ne s’agit pas d’une simple butte de terre mais d’un amoncellement de déchets radioactifs et chimiques directement enfouis dans le sol !

 
 
ANALYSE DES INVENTAIRES ANDRA
 

L’Agence nationale des déchets radioactifs (ANDRA) publie régulièrement son inventaire national des déchets radioactifs.
Le premier inventaire, publié en 1993, ne mentionne ni le tumulus, ni même l’existence des déchets enfuis dans le tumulus.

 

• Les inventaires publiés de 1994 à 1999 consacrent une fiche aux déchets radioactifs de l’INB-S CEA-COGEMA de Pierrelatte (fiche référencée RHO 28, puis RHO 28B). Ils sont présentés comme des « déchets d’exploitation et d’assainissement issus des installations d’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse et traitements chimiques ». Il s’agirait de « déchets de barrières de diffusion gazeuse, fluorures, boues chromiques » pour une activité totale de 42 GBq et de « déchets divers, gravats… » pour 8 GBq. La fiche indique qu’il s’agit d’un entreposage mais ne fait aucune allusion au fait que les déchets ne sont pas dans des modules bâtis mais ont été directement enfouis dans le sol.

 

• Il faut attendre l’inventaire ANDRA de 20022 pour apprendre que les déchets des installations de production d’uranium enrichi à usage militaire ont été « enfouis entre 1969 et 1976 dans une butte de terre d’un volume d’environ 15 000 m3 ». La terre, qui recouvre les déchets, les dissimule à la vue mais pas à l’action délétère des eaux météorites. Il s’agit d’une violation caractérisée des règles de stockage qui doivent garantir que les déchets sont isolés de l’environnement et qu’il est possible de les contrôler et, si nécessaire de les reconditionner. Ces pratiques sont choquantes y compris pour le début des années 70.

 

On ne peut exclure que l’ANDRA ait souhaité occulter les conditions de stockage scandaleuses de ces déchets mais le plus probable est qu’elle ne fasse que répercuter les informations que l’exploitant veut bien communiquer. La CRIIRAD a pu constater sur plusieurs dossiers que l’Agence n’effectue aucun contrôle sur le terrain et que l’analyse critique des données des exploitants est très insuffisante3. Les informations contenues dans les inventaires doivent donc être considérées avec beaucoup de recul.
 

 
LE CONTENU DU TUMULUS
 

Si l’on se réfère à l’inventaire ANDRA plus récent (publié en 2006, avec une mise à jour à mai 2005 pour la fiche RHO-43),  l’amoncellement de déchets radioactifs serait constitué de :
- déchets radioactifs provenant des 4 usines militaires de séparation isotopique (usines militaires basse, moyenne, haute et très haute correspondant respectivement à de l’uranium faiblement, moyennement, fortement et très fortement enrichi, soit plus de 90% d’uranium 235). Ces déchets seraient constitués de barrières de diffusion pour une masse totale de 760 tonnes. L’ANDRA ne donne aucune précision ni sur la composition des déchets, notamment sur leur teneur en uranium 235, ni sur les éventuels risques de criticité ;


- des déchets de catégorie TFA-VL - très faible activité mais vie longue (en l’occurrence, très, très longue) - constitués de filtres de conditionnement (46 m3) et de fluorines ((14 000 m3) ;

- de déchets toxiques sur le plan chimique (chrome trivalent notamment) présentés comme exempts de radioactivité (mais sans précision chiffrée, en particulier sur les protocoles de contrôle ni sur les seuils de détection). L’ANDRA indique qu’il s’agit de boues issues de la station de traitement des effluents, sans préciser le volume ou le tonnage déversés sur le tumulus.

 

Par ailleurs, la CRIIRAD a reçu récemment plusieurs courriers et appels téléphoniques de travailleurs intervenant sur le site du Tricastin l’alertant sur des dysfonctionnements graves, et notamment 1/ sur l’érosion que subit le tumulus de déchets (pluie, vent…), érosion qui a mis à jour récemment un certain nombre de fûts et qui a été traitée en déversant une nouvelle couche de terre sur les déchets ; 2/ sur la contamination (chimique et radiologique) de la nappe située au droit du site ; 3/ sur les conditions de travail des salariés des sociétés de sous-traitance.

 
 
LES DEMANDES DE LA CRIIRAD
 

Sur la base des investigations conduites par son laboratoire et des messages alarmants qui lui sont parvenus, la CRIIRAD demande :

1- la communication d’un état détaillé de la structure du tumulus et des déchets radioactifs et chimiques qu’il contient : descriptif de l’emplacement ; historique des déversements : dates, volumes, masses, nature des conditionnements (s’ils existent), masses de terre utilisées pour le recouvrement, etc.


2- la reprise des déchets, leur caractérisation, leur reconditionnement éventuel (vérification de l’étanchéité des fûts, de leur absence de contamination externe) et leur transfert vers des installations d’entreposage ou de stockage ad hoc ;

3- le contrôle radiologique et chimique de la terre dans laquelle les fûts et autres déchets ont été enfouis et, si nécessaire, le conditionnement et le stockage des volumes contaminés ;

4- l’autorisation d’accéder au site afin d’effectuer des mesures radiamétriques et spectrométriques au niveau du tumulus et de procéder à des prélèvements d’eau au niveau des piézomètres afin de vérifier si les informations relatives à la contamination des eaux souterraines sont avérées ou relèvent de la rumeur.

 


LURGENCE

Les interventions doivent être conduites dans les meilleurs délais. En effet, plus le temps passe, plus le nombre de fûts corrodés et éventrés augmente, plus augmentent les risques de pollution du sol et des eaux souterraines, le nombre de personnes exposées aux rayonnements émis par le tumulus et les risques de contamination par inhalation. Il ne faut pas compter sur la diminution de la radioactivité avec le temps : l’uranium 238 a une période physique de 4,5 milliards d’années et l’uranium 235 de 700 millions d’années !

Cela fait plus de 30 ans que ces déchets toxiques, tant sur le plan radioactif que chimique, ont été enfuis dans le sol. Ce dysfonctionnement perdure en toute impunité, en violation des principes fondamentaux de gestion des déchets, principes censés garantir la préservation de l’environnement et la protection sanitaire des travailleurs et du public.


Il est choquant de constater que ni l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), ni les ministères concernés n’ont exigé de mise en conformité et qu’ils continuent au contraire d’accorder aux exploitants de nouvelles autorisations pour augmenter les productions, les stockages et construire de nouvelles installations. Le traitement des pollutions passées et le confinement des déchets toxiques devraient constituer un préalable.

Le statut d’INB secrète est là pour préserver des informations à caractère militaire pas pour servir de couverture à des pratiques choquantes ou pour permettre à AREVA et au CEA de faire des économies sur la gestion de leurs déchets.
Par ailleurs, plusieurs responsables sont intervenus dans le cadre de la CIGEET pour affirmer que le « transfèrement » des déchets avait été envisagé… puis écarté. On ne sait si le motif de l’abandon du projet était le souci de limiter les coûts ou des problèmes liés à la dangerosité des déchets. Aucune de ces explications ne justifie l’inaction. La situation ne peut en effet qu’empirer et si les exploitants ne financent pas le traitement du problème tant qu’ils sont solvables, dans 50 ou 100 ans, ce sera à la collectivité de le faire… ou d’en subir les conséquences environnementales et sanitaires.


 

1 INB 87 et 88 correspondant aux 4 réacteurs du CNPE  EDF ; INB 93 pour l’usine EURODIF d’enrichissement par diffusion gazeuse (Georges Besse) ; INB 105 pour l’usine COMURHEX de conversion de l’UF4 en UF6 ; INB 138 pour les installations SOCATRI d’assainissement et de récupération de l’uranium ; INB 155 pour l’usine TU5 d’AREVA NC (Cogéma) ; INB 157 pour l’installation de maintenance nucléaire d’EDF, dite Base Chaude Opérationnelle du Tricastin (BCOT) ; INB 168 pour la future usine SET d’enrichissement de l’uranium par centrifugation (Georges Besse II) dont la construction a été autorisée en avril 2007.
 
2 Il est possible que l’information figure dans l’inventaire publié en 2000 dont la CRIIRAD ne dispose pas. En 2001, il n’y a pas eu de publication.
 
3 Cf. par exemple les dossiers Malvési-Comurhex (aucune mention de la présence des transuraniens dans les quelques 300 000 tonnes de déchets radioactifs, disparition du radionucléide clef, le thorium 230, etc) et Gueugnon-AREVA (rien sur les 26 000 tonnes de résidus radioactifs présents dans le sol du parking du stade de foot, pour ne citer que les plus récents).

 

 

 

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Article de Cpolitic

 

Scandale Nucléaire en France:

Déchets irradiés et toxiques à même le sol à Tricastin

 

 

C’est la CRIIRAD, la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité créée en 1986 suite à l’accident de Tchernobyl qui a soulevé le lièvre alertée par des employés du site.

 

Tricastin, vous connaissez forcément si vous êtes passer par l’autoroute du Soleil pour vous rendre à vos vacances. Evidemment on ne peut s’empêcher naïvement de plaisanter sur les dangers du nucléaires en passant devant, le vomi vert et le scientifique anormalement âgé du sketch des Inconnus .


Malheureusement ici, c’est la réalité qui dépasse la fiction, une triste réalité qui nous fait dire que nous n’avons pas à se moquer de la gestion russe du dossier nucléaire.


Selon les études de la CRIIRAD, pendant 30 ans, en toute impunité nos gentils scientifiques ont enfouis dans le sol au nord du site de centrale EDF, sur le terrain propriété du CEA et dont l’exploitant est Areva (ex-COGEMA), pas moins de 760 tonnes de déchets dans une butte de terre de 15 000 m3.

 

Selon le communiqué de presse de la commission, le tumulus incriminé comporte:

- déchets radioactifs provenant des 4 usines militaires
- déchets à très faible activité mais vie longue
- déchets chimiquement toxique non radioactif

 

Comme le précise communiqué, les Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et les ministères chargés de ce type de dossier ne font strictement rien pour une mise au norme et une dépollution du site. Au contraire, ils demandent l’augmentation de la production et donc de la création de déchets et du stockage.

 

Alors devant un tel constat, on en déduit une preuve flagrante d’incompétence, de négligence et de corruption. Le Grenelle de l’environnement n’est visiblement qu’un bout de papier sur le bord d’une table. Les intérêts financiers et militaires auront-ils toujours le dessus sur l’intérêt environnemental et de la santé publique?

 

Pour rappel, l’action Areva est à 741 euros. Les principaux actionnaires de cette entreprise privée sont (source boursorama.fr):
1. Commissariat à l’Energie - CEA 78.96 %
2. Etat Français 5.19 %
3. Caisse des Dépôts et Consignation 3.59 %
4. Entreprise de Recherche 3.21 %
5. EDF 2.42 %
6. Total 1.02 %
7. Calyon 0.89 %
8. Salariés 0.69 %

 

La responsabilité des différents gouvernements passés comme actuel, des patrons d’EDF, du CEA, de la CDC, de Total, de Calyon est donc clairement mise en cause dans un tel laxisme et un tel manque d’éthique. Quand l’Etat français pollue les sols et contamine le peuple français, la situation devient intolérable.
 

Et comme par miracle, le 2 juillet dernier, Sarkozy a annoncé la future implantation pour une deuxième centrale EPR. Le premier site à Flamanville a connu des retards énormes notamment dus à des mal-façons. (Voir ici l’article du Monde.fr) Preuve que ce nouveau concept révolutionnaire n’est pas maîtrisé. La fabrique de cuve de ce type de centrale EPR sera assuré par Areva et par… Mittal. Rappelez vous Gandrange, c’était eux.

 

Et sur le site web d’Areva, d’un cynisme écoeurant, on peut accéder à une rubrique intitulée: “Calculez votre empreinte écologique “

 

Merci au site Les mots ont un sens d’avoir relayé l’information du CRIIRAD

 

Pour plus d’informations, vous êtes cordialement invité à vous rendre sur le site de la criirad, sur la page d’accueil, l’article est dans la partie “Dossier d’actualités” colonne de droite.

 

Un article sur le projet EPR et l’avis de GreenPeace dans Libération.fr